L’avis du conseiller à la sécurité : maîtrisez le transport de bitume

Vous êtes concerné par le transport de bitume en citerne et vous avez besoin d’un conseiller à la sécurité ? Le cabinet Experitia ADR est votre conseiller externe à la sécurité en Normandie et Paris Ouest. Nous sommes à votre écoute, n’hésitez pas à visiter notre site ou à nous contacter.


Les deux vidéos que nous présentons en fin d’article, publiées par NYNAS et par EUROBITUME, résument les bonnes pratiques européennes en matière de livraison de bitume en sécurité.

Le bitume UN3257 n’est classé dangereux au transport qu’en raison de sa température élevée. En effet, il est transporté à des températures pouvant atteindre 230°C afin qu’il soit à l’état liquide et puisse s’écouler correctement. A cette température, il peut en effet causer de graves brûlures nécessitant une chirurgie et des mois de rééducation.

panneau transport à chaud

Les protections individuelles pour la livraison de bitume:

Il est donc impératif d’utiliser des protections individuelles qui recouvrent tout le corps, c’est à dire une combinaison ignifugée réfléchissante, des gants à manches logues résistant à la chaleur, des bottes et un casque avec visière intégrale et couvre-nuque. Le bas du pantalon doit passer à l’extérieur des bottes pour éviter tout entrée de bitume dans les chaussures.

La procédure de déchargement de bitume:

Compte tenu de la viscosité du bitume, le déchargement est généralement poussé par de l’air comprimé et/ou soutiré par une pompe.

Il est nécessaire de vérifier systématiquement que la cuve de réception dispose d’un creux suffisant pour recevoir le volume de la livraison sans dépasser un taux de remplissage de 90%. Ce contrôle doit être doublé par un système de jauges électronique dans la cuve, avec une alarme qui se déclenche lorsque le niveau maximal est atteint.

La cuve de réception doit être froide en début de déchargement.

La bride de la bouche de dépotage doit être nettoyée de tout résidu de bitume afin d’offrir une connexion sûre avec le flexible. Les garnitures d’étanchéité et le flexible doivent être en bon état.

Le conducteur doit surveiller le déchargement et rester à côté d’un des bouton d’arrêt d’urgence du véhicule. Le site doit avoir une procédure d’urgence en cas de sur remplissage, épandage, fuite ou débordement.

La sécurité du site de déchargement de bitume:

  • Mettre en place un protocole de sécurité clair et précis.
  • Informer les visiteurs du plan de circulation.
  • Identifier clairement les cuves et bouches de dépotage.
  • Les cuves doivent être entretenues. Les évents doivent être propres pour éviter tout risque de bouchon.
  • Veiller à ce que la zone de livraison soit facilement accessible, délimitée et éclairée.
  • Disposer d’une douche de sécurité à moins de 20m de la zone de déchargement.
  • Afficher la procédure de déchargement et les procédures d’urgence.
  • Les extincteurs doivent être à base de mousse ou de poudre, ne jamais verser de l’eau sur le bitume chaud.
  • Bloquer l’accès aux zones proches des orifices et évents, car ils peuvent éventuellement dégager du sulfure d’hydrogène H2S, gaz toxique et inflammable qui peut être mortel.

Les principaux risques d’accident:

  • Les débordements de bitume dûs à des jauges ou alarmes de niveau défectueux.
  • L’exposition du conducteur ou du personnel du site au sulfure d’hydrogène.
  • L’émission d’une fumée composée de particules, d’hydrocarbures et de H2S, due à une température de stockage trop élevée par rapport au grade de bitume.
  • L’autoinflammation en cas de fuite de bitume dans l’isolant.
  • L’incendie du à un recouvrement insuffisant des éléments chauffants par le bitume.
  • L’incendie de dépôts de bitume sur la paroi intérieure de la cuve, accumulés suite à une ventilation inadaptée.
  • Le foisonnement et l’inflammation du bitume chaud mis au contact de l’eau.
panneau d'avertissement H2S sulfure d'hydrogène

Les premiers secours:

  • Refroidir la partie du corps brûlée à l’eau froide durant au moins 10 minutes.
  • Afficher un guide de premiers secours en cas de brûlure.

En tant que conseiller à la sécurité pour des transports de bitume, nous conseillons vivement la lecture des brochures Eurobitume:

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Le ballant dans les transports en citerne

L’article d’Inforisque ci-après présente le phénomène de ballant lors des transports de liquides en citerne. Les vagues longitudinales et transversales dans la citerne peuvent jouer un rôle crucial dans la survenue d’accidents et de renversements.

Ce phénomène est important surtout quand la citerne est « moyennement » remplie. Dans cette configuration il y a suffisamment de creux pour permettre de grands déplacements de liquide et il y a suffisamment de masse en mouvement pour déstabiliser le véhicule.

Pour limiter ce phénomène lors des transports de matières dangereuses en citerne, l’ADR prévoit que les compartiments de plus 7500 litres soient remplis à au moins 80% ou au plus 20% de leur capacité (ADR 4.2.1.9.6 et 4.3.2.2.4).

L’importance de la propreté dans les transports de nitrate d’ammonium

Avant le chargement d’engrais à base de nitrate d’ammonium, il est impératif que le véhicule soit soigneusement nettoyé à sec et, en particulier, débarrassé de tout débris combustible (paille, foin, papier, bois, etc) et de toute matière susceptible d’endommager les emballages (clous, objets aux angles saillants).

Le nettoyage sera particulièrement important en cas de transport en vrac.

En effet, la présence de combustibles augmente très fortement le risque de décomposition du produit, qui peut devenir brutale et se transformer en explosion. Ce principe est illustré par la vidéo ci-après:

L’INERIS nous présente dans la vidéo ci-après une étude de cas correspondant à l’explosion de 30 tonnes de nitrate d’ammonium qui étaient stockés au contact de combustibles, du bois notamment.

Comment étaient les transports dangereux en 1974?

Dans cette archive de l’INA nous pouvons voir à quoi ressemblait le transport de marchandises dangereuses en 1974 et réaliser les progrès accomplis depuis.

Ce documentaire pointe de nombreux facteurs de risque de cette époque, comme l’absence de frein de secours, les excès de vitesse, le nombre excessif d’heures de conduite des chauffeurs et les défauts de conception de certaines citernes.

Résultat : 195 accidents avec de transport de matières dangereuses par la route en 1973, causant des explosions, incendies et des pollutions.